Soutien à Vincenzo Vecchi (Rassemblement 24 février 2023)

Rassemblement ce vendredi 24 février à 10h30, aux 24 colonnes où sera rejugée l’affaire Vincenzo Vecchi, menacé d’extradition par la France vers l’Italie pour avoir participé au contre-sommet à Gênes en 2001.

« J’ai manifesté avec des moyens que j’estimais légitimes, et j’ai fui ma condamnation car je la savais injuste. »
Vincenzo Vecchi

Le 13 juillet 2012, Vincenzo Vecchi a été condamné en Italie à douze ans et demi de prison pour sa participation aux manifestations du contre-sommet du G8 à Gênes en 2001. Exilé et arrêté en France à l’été 2019, l’Italie demande depuis au gouvernement français son extradition. Les deux mandats d’arrêt européens émis à son encontre par l’Italie ont été déclarés inapplicables par deux cours d’appel (Rennes puis Angers) avant que le procureur ne se pourvoie en cassation.
La Cour de cassation a demandé à la Cour de justice de l’Union Européenne de se prononcer sur la question : cette dernière a jugé que la France était tenue d’exécuter le mandat d’arrêt, quand bien même le délit de « saccage et dévastation » italien n’a pas d’équivalent en France. Vincenzo doit donc repasser devant la Cour d’appel de Lyon ce vendredi 24 février.

Comment comprendre un tel acharnement répressif pour des manifestations vieilles de deux décennies ? L’épée de Damoclès qui plane au dessus de la tête de Vincenzo est liée au mouvement de répression des manifestations contre le sommet du G8 de Gênes de 2001. Ce sommet réunissait à l’époque le gratin des représentants du monde occidental (Blair, Bush, Poutine, Berlusconi et consorts). La répression a été directe, sur le moment, avec la mort de Carlo Giuliani, abattu d’une balle en pleine tête par un carabinier, plus de 600 blessé·es du côté manifestant, et plusieurs dizaines de cas de séquestration, avec tortures et viols suite à l’assaut policier contre l’école Diaz. Amnesty International qualifiait alors l’action de la police de « plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la seconde guerre mondiale ». Puis l’acharnement répressif a continué dans le temps, avec son lot de discours de dissociation (de journalistes, d’organisations politiques, associatives…), d’enquêtes et de procès. Dix ans plus tard, sur les centaines de milliers de manifestant·es qui ont participé à ces journées, vingt-cinq sont accusé·es de « saccage et dévastation » et « concours moral ». Ils et elles ont écopé de peines de six à quinze ans de prison. Parmi eux, Vincenzo qui avait choisi à l’époque de fuir l’Italie.

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LE MONDE LIBERTAIRE N°1847

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Edito :

Ouvrez les frontières, qu’on respire !

Cadeau, 8 pages supplémentaires !
À numéro exceptionnel, pagination exceptionnelle. Nous avons invité les libertaires de partout et d’ailleurs à écrire dans ces pages avec, excuse du peu, la version originale. Internationalistes nous sommes alors posons-le.

Bon, les éternels insatisfaits nous feront remarquer qu’il n’y a pas de texte de nos compagnons ukrainiens. Tu comprendras aisément qu’ils ont d’autres priorités. Idem pour l’Iran, aussi nous avons fait appel à un militant du groupe Commune de Paris qui a donc jouer le jeu en écrivant également son article en persan. A propos des versions originales, nous déclinons toutes responsabilités en cas de fautes d’orthographe ou de syntaxe…

Entre les jours de réalisation de ce Monde libertaire et sa parution, les rues se seront animées contre la réforme des retraites. A l’heure de la rédaction de cet édito, sans boule de cristal, il ne nous est pas possible de commenter ce qui ne s’est pas encore produit mais souhaitons et parions que la mobilisation sera à la hauteur. Allons-nous refaire le coup de 95, quand Juppé droit dans ses bottes avait perdu de sa superbe ?

Difficile de penser à ces futures manifestations sans serrer les poings en pensant aux manifestant·e·s de partout et d’ailleurs qui tombent, victimes d’assassins arqueboutés à leur pouvoir. Ne pas les oublier…

Mi deziras al vi bonan legadon (Je te souhaite une bonne lecture.)

[Communiqué FA] Stop aux crimes d’État en Iran

12-01-2023

Le régime de la République islamique a choisi comme à l’accoutumée de réprimer dans le sang le mouvement sans précédent de « Femme – Vie – Liberté » qui a débuté après l’assassinat de Mahsa Amini en Iran le 16 septembre.

L’estimation d’une organisation de défense des droits de l’homme est de 520 morts dans les protestations de rue dont 70 personnes de moins de 18 ans, chiffres provisoires du 12 janvier.

Les différentes forces de répression ont arrêté plus de 19 000 protestataires, soit dans la rue soit chez elles et eux. Plusieurs prisonniers politiques ont perdu la vie sous d’atroces tortures. Le pouvoir judiciaire n’a pas chômé non plus et a organisé des procès complètement inéquitables et sommaires. Il y a eu déjà quatre exécutions par pendaison : Mohsen Shekari, 23 ans le 8 décembre, Majidreza Rahnavard, 23 ans le 12 décembre, Mohammad Mehdi Karami 22 ans et Mohammad Hosseini 22 ans le 7 janvier.
À l’aube du 9 janvier deux autres exécutions étaient programmées contre Mohammad Boroughani et Mohammad Ghobadlou. Mais, suite à l’appel de la mère de Ghobadlou, un rassemblement de nuit s’est tenu devant la prison. Le pouvoir judiciaire a annoncé que l’exécution de Boroughani n’était pas à l’ordre du jour, mais que le régime peut exécuter à tout moment Ghobadlou.
La liste de prisonniers politiques arrêtés dans le mouvement actuel en Iran et condamnés à la mort comptait 22 noms au 10 janvier.

Des député.es européen.nes ont marrainé ou parrainé des prisonniers politiques en Iran. Clémentine Autin de la NUPES était la marraine de Mehdi Karami. Ces gestes symboliques n’ont pas d’influence sur le régime sanguinaire des ayatollahs et n’arrêtent pas la tuerie.
Il faut des actions plus offensives, par exemple des manifestations devant les représentations diplomatiques du régime islamique partout dans le monde ou l’exigence de leur fermeture en expulsant les diplomates.

Amnesty International affirme que le régime des ayatollahs a exécuté en moyenne un prisonnier par jour en 2022. Il s’agit surtout d’exécution de prisonniers de droit commun, ce qui est tout autant inacceptable que celle de prisonniers politiques, d’autant plus que ces exécutions ont été appliquées en majorité dans les régions les plus pauvres.
Ainsi 26 % des exécutions en 2022 concernent le Sistan-Baloutchistan alors que les Baloutches ne constituent que 5 % de la population en Iran.

La Fédération anarchiste condamne la répression du mouvement révolutionnaire en Iran.
Elle exige l’annulation immédiate de toutes les peines de mort prononcées, aussi bien contre les prisonniers politiques que les prisonniers de droit commun.
La peine de mort est un crime d’État.
 
La Fédération anarchiste déclare sa solidarité internationaliste indéfectible aux femmes et hommes d’Iran qui luttent pour la liberté et l’égalité.
Elle salue la mémoire de toutes les femmes et tous les hommes qui sont tombé.es pour leur émancipation, dans les rues et sur les pelotons d’exécution en Iran.

Arrêt du massacre en Iran
Liberté pour toutes et tous les prisonniers politiques

Fédération anarchiste

[Communiqué Relations Internationales] Communiqué FACA – Attentat ARACRUZ

03-12-2022

Veuillez trouver ci-dessous la traduction en français d’une déclaration originale en portugais de nos camarades de la FACA-IFA Brésil, à propos d’une fusillade d’inspiration néo-nazie dans une école par un jeune de 16 ans, qui a fait 4 morts.

[Note du traducteur – La déclaration suivante de la Fédération Anarchiste Capixaba (=de l’État d’Espírito Santo) – IFA Brésil (FACA), fait référence à un massacre qui a été commis dans une école, par le fils de seize ans d’un agent de la Police Militaire , avec les armes de son père, qui aimaient afficher des symboles nazis. Parmi les victimes (quatre pour l’instant), il y a une activiste environnemental qui était une amie de nos camarades de la FACA. Cet épisode est interprété comme l’un des résultats de la haine croissante associée à la pénétration des pratiques racistes et nazies-fascistes dans la société brésilienne, qui se traduit par des attaques quotidiennes contre quiconque est perçu comme un « ennemi » potentiel].

Terres Capixaba, 27 novembre 2022

Par cette déclaration nous, membres de la Federação Anarquista Capixaba (FACA) voulons exprimer toute notre solidarité aux familles des travailleurs.ses de l’éducation et des étudiant.es qui ont été victimes de la lâcheté commise par l’élève nazi qui a appuyé sur la gâchette, à plusieurs mains sur ses doigts. Notre solidarité et nos sentiments vont aux trois enseignantes et à l’élève de 12 ans qui, à ce jour, ont été les victimes de l’attaque meurtrière contre deux écoles de la ville d’Aracruz (Espírito Santo), le vendredi 25 novembre.

Les enseignantes Maria da Penha de Melo Banhos, 48 ans, et Cybelle Passos Bezerra Lara, 45 ans, sont mortes à l’EEEFM (École primaire et secondaire d’État) Primo Bitti, où elles enseignaient, tandis que l’élève Selena Sagrillo a été assassinée dans l’école privée Centro Educacional Praia de Coqueiral. En plus d’elles, nous pleurons l’enseignante Flávia Amboss Merçon Leonardo, 38 ans, qui, au moment où nous écrivions ces lignes, était hospitalisée dans des conditions graves, mais qui n’a malheureusement pas survécu, en plus de plusieurs autres victimes qui restent hospitalisées et luttent pour leur vie.

Depuis plus de 30 ans, nous, Anarchistes Punk capixabas, dénonçons et combattons la présence de groupes fascistes ici à Espírito Santo par des actions directes. En particulier, en 1992, dans la ville de Cariacica, ces groupes ont tenu une réunion régionale ; à cette occasion, nous nous sommes interposés et avons eu une confrontation physique avec les fascistes. Nous avons également été les victimes des organisations fascistes, lorsqu’un de nos camarades s’est retrouvé avec une jambe cassée, bourrée de platine. Aujourd’hui, l’État d’Espírito Santo est toujours infesté par de telles cellules fascistes. Certains des nazi-fascistes ont déjà été détectés dans les institutions bancaires et dans l’expropriation culturelle du mouvement alternatif, par la présence de groupes de musique directement liés au nazisme du vieux continent.

Les attaques contre divers groupes minoritaires sont une constante ici à Espírito Santo, où ils agissent par le biais de bandes d’idéologie nazie, comme dans le cas de plusieurs clubs de motards, où ils se retrouvent en plus grand nombre. Ces gangs ont des ramifications interétatiques et internationales, en plus de la présence fasciste au sein de l’État, où de nombreux sadiques de la dictature sont encore en activité et couvent leurs œufs pleins de haine raciste.

Nous continuons la lutte, en combattant le néofascisme et le néonazisme sur la ligne de front, pour une société libérée des liens du système, où chacun peut vivre de manière libertaire.

https://g1.globo.com/es/espirito-santo/noticia/2022/11/26/morre-quarta-vitima-dos-ataques-a-escolas-em-aracruz.ghtml

https://revistaforum.com.br/brasil/2022/11/25/assassino-de-aracruz-usava-simbolo-nazista-no-brao-filho-de-pm-que-postou-foto-de-hitler-127795.html

https://www.agazeta.com.br/es/policia/ex-aluno-tinha-suastica-na-roupa-e-usou-arma-do-pai-pm-em-ataques-em-aracruz-1122

[Comuniqué Relations Internationales FA] Assassinat de Mahsa Amini et révoltes en Iran

Mahsa Amini était une jeune femme kurde de 22 ans. Le 13 septembre, en voyage familial à Téhéran, elle a été arrêtée dans la rue et embarquée par la police des mœurs de la république islamique sous prétexte d’une mèche de cheveux dépassant de son hijab obligatoire. Deux heures après son arrestation, on a transféré Mahsa, sans connaissance, dans un hôpital de Téhéran : elle avait reçu des coups à la tête, probablement dans la voiture de police ou pendant la « réunion éducative » infligée aux femmes qui ne respectent pas strictement le code vestimentaire imposé par le régime. Elle est morte le 16 septembre après trois jours de coma. La mort de Mahsa a d’abord ébranlé sa ville natale kurde, Saghez. Ses obsèques ont donné lieu à des manifestations qui ont, les jours suivants, gagné de plus en plus de villes en Iran et se sont propagées dans le monde entier.

A l’heure où nous écrivons, des révoltes ont eu lieu dans plus de 80 villes iraniennes, y compris dans des villes très religieuses, comme Qom ou Machhad. Les femmes retirent leur hijab et brûlent leur foulard en signe de protestation. Les slogans visent tout le régime : « nous ne voulons pas la république islamique » ou « Khaménéi (le guide suprême) est un assassin, son règne est illégitime »…

Les différentes forces de police répriment sauvagement ces soulèvements populaires. Le 24 septembre au matin, des organisations de défense des droits de l’homme ont annoncé un bilan d’au moins 49 personnes tuées pendant les premiers jours de la révolte. Un chiffre qui pourrait être beaucoup plus élevé car, comme cela a été constaté durant les précédentes révoltes, les autorités falsifient les actes de décès des tués par balle et font pression sur les familles pour s’assurer de leur silence, les menaçant de ne pas leur rendre les corps de leurs proches. Malgré l’arrestation de dizaines d’étudiant.es ces derniers jours, une première manifestation a eu lieu à l’université de Téhéran ce même 24 septembre, et iels étaient encore plus nombreux.ses que les jours précédents.

La répression est terrible : gaz lacrymogènes, coups de tonfas et tirs à balles réelles. La police emploie les pires tactiques pour surprendre les manifestants, entre autres en utilisant les transport en commun et les ambulances pour se déplacer. Et la police politique est plus active que jamais : des dizaines d’étudiantes et d’étudiants ont été arrêtés lors de rassemblements organisés dans l’enceinte des universités partout dans le pays. Les arrestations pleuvent également chez les militant.es politiques qui se contentent de critiquer le régime sans même demander, comme les jeunes et la population, la chute de celui-ci. Internet et surtout Internet mobile est comme d’habitude, soit ralenti, soit coupé dans les zones où le mouvement est au plus fort. Le régime fait tout son possible pour que les gens ne puissent pas s’organiser, ni publier d’informations ou diffuser les photos et vidéos des atrocités commises à tous les coins de rue. Mais de nombreux documents échappent à cette censure : images de manifestantes et manifestants en sang ou tué.es par balles, clip qui montre des policiers poursuivant des manifestants jusqu’à la traque, fracturant les portes des maisons où les habitants leur ont offert un refuge…

Malgré cette répression, le mouvement continue d’enfler. La devise « Femme, Vie, Liberté », issue du Rojava et scandée en kurde durant les obsèques de Mahsa, est devenue le point de ralliement de toutes et tous les protestataires : reprise d’abord dans plusieurs villes kurdes d’Iran, elle s’est diffusée dans tout le pays, traduite dans les différentes langues locales (persan, turc, arabe, etc.), puis dans le monde entier lors des manifestations de soutien à l’international, où la révolte iranienne rencontre une solidarité sans précédent.

Ainsi, de nombreuses personnalités politiques et beaucoup d’anonymes ont affiché leur soutien aux mouvements des femmes en Iran. Différents collectifs de hackers ont mis hors service plusieurs sites gouvernementaux iraniens et médias. Le hashtag #Mahsa_Amini, en latin comme en persan, (#مهسا_امینی) est devenu le plus utilisé de tous les temps sur le réseau social Twitter.

La solidarité internationale est très importante.

Pour nous, anarchistes, ce soulèvement massif contre l’oppression des femmes et contre la tyrannie religieuse d’un État totalitaire est une bouffée d’air frais. C’est une révolution que nous appelons de nos vœux. La fédération anarchiste est bien évidemment solidaire de toutes et tous les insurgé.es d’Iran, et appelle chaque libertaire à soutenir la lutte des femmes et du peuple iranien.

Vive la solidarité avec la lutte en Iran ! Vive la liberté !

Fédération anarchiste, 28 septembre 2022

Journée internationale du Droit à l’Avortement : rassemblement 28 septembre 2022

Le groupe Graine d’Anar est signataire de l’appel ci-dessous et vous invite à venir vous rassembler le 28 septembre 2022 à 18h00 place Louis Pradel (Métro Hôtel de Ville) pour faire de l’Avortement un droit fondamental et universel !

[Communiqué Fédération Anarchiste] Darmanin, toujours plus loin vers l’ignoble

Darmanin, toujours plus loin vers l’ignoble

05 août 2022

Après une visite téléguidée et grand guignol sur la ville de Lyon et le quartier de la Guillotière, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des Outre-mer (notez le côté colonial de l’appellation) annonce donc, très tranquillement, qu’il assume de mettre en place une double peine pour les étrangers ayant commis des délits en France, par une expulsion systématique à leur sortie de prison, voire dès qu’un jugement est prononcé même sans incarcération. Le ministre va même proposer des lois dans ce sens le plus rapidement possible pour encore plus faciliter les déportations judiciaires vers d’autres pays.

Qu’importe pour le ministre que ces personnes soient parfois présentes en France depuis des années, arrivées enfants, cela l’indiffère.

Voilà donc le retour de l’étranger, le « pas vraiment français » responsable de tous les maux. Cela a été inventé et mis en propagande par les différentialistes haineux fiers d’être nés quelque part, et qui firent du régime de Vichy et du Maréchal Pétain l’aboutissement de cette vision nauséeuse du monde. Ils rêvent d’ailleurs d’y revenir, la bête immonde n’est pas morte.


Qu’importe aussi pour le ministre et pour ce gouvernement que ces futures lois, vieux fantasme des xénophobes de tout poil, ne soient pas conformes au droit international et aux conventions signées par la France, ils n’en ont cure ! L’Etat paiera les amendes pensez donc…

C’est une rhétorique pourrie liant délinquances et immigration, alors que toutes les études sérieuses sur le sujet démontrent qu’il n’en est rien,  reprise ici par le pouvoir en place, pour le plus grand plaisir des réactionnaires et des patriotes. Toujours plus loin pour diviser, toujours plus loin vers l’ignoble.

Face à cela, nous, militantes et militants de la Fédération Anarchiste, ne pouvons qu’appeler à une résistance active et à une solidarité sans faille envers celles et ceux qui sont aujourd’hui montré.e.s du doigt. Osons dire non à cette politique et cette vision rétrograde du monde.

Nul.le n’est illégal.e dans le monde : mort aux frontières et mort aux États !

Fédération Anarchiste

[Relations Internationales] La position du groupe d’anarchistes biélorusses à Varsovie sur la guerre en Ukraine

01.07.2022

Depuis le 24 février, nous avons souvent débattu, entre nous et avec des camarades de divers pays, de la situation en Europe. Qu’est-ce qui a déclenché la guerre ? Comment a-t-elle changé les perspectives politiques dans la région et, notamment, celles de la Biélorussie ? Que pensons-nous de l’OTAN ? Est-il possible, tout en restant anarchistes, de s’engager dans les forces armées de l’État ? Enfin, que devons-nous faire dans le contexte de la guerre, en tant que diaspora en Pologne ? Nous avons élaboré une position collective sur ces questions, qui sont exposées dans le texte suivant.

Point de vue général sur la situation

Nous pensons que c’est une erreur de parler du conflit comme d’une guerre par procuration entre la Russie et l’OTAN. A ce stade, c’est la guerre du peuple ukrainien contre l’invasion de la Russie. Cette vision est étayée par deux arguments :

1) L’idée d’une guerre par procuration implique que l’État ukrainien et le peuple ukrainien ne soient que des « marionnettes de l’Occident ». En réalité, l’Ukraine a son propre gouvernement. Sans compter que nous, en tant qu’anarchistes, nous efforçons toujours de veiller à la volonté des faibles et des opprimés, cette administration a fait ses preuves. Aujourd’hui, nous savons qu’au tout début de la guerre, les dirigeants politiques occidentaux étaient convaincus du succès imminent de la Russie. Par conséquent, par exemple, il n’y avait pas de solides fournitures d’armes et Biden avait proposé l’évacuation de Zelensky. « Le Grand du Monde » avait tout décidé à l’avance, mais la volonté du peuple ukrainien a brisé ses plans.

2) La participation active de la population est la seconde composante du concept de « guerre populaire ». Du côté de la Russie, c’est une armée professionnelle qui se bat avec le soutien passif de la majorité de la population. Côté ukrainien, toute la société a fait bloc et participe activement à la résistance. C’est ce que confirment de nombreuses études ainsi que les faits depuis l’augmentation des dons jusqu’aux fonds envoyés pour les besoins des militaires et aux longues files d’attente des volontaires pour rejoindre en masse la milice. En outre, cette cohésion sociale n’est pas le résultat de la propagande militaire mais une réponse naturelle à une invasion armée, le souhait de protéger sa vie et sa sécurité physique, ainsi que les libertés politiques obtenues dans les luttes précédentes. C’est donc le peuple ukrainien qui dicte sa position aux autorités plutôt que l’inverse.

Sur les causes de la guerre

Le Kremlin nous vend l’agression comme un combat contre le nazisme ukrainien mais ce n’est qu’un écran de fumée idéologique. La domination de l’extrême droite en Ukraine est largement exagérée. Elle avait été prépondérante dans les rues et était représentée dans certains organes de l’État mais ce sont forces démocratiques libérales qui ont exercé une influence écrasante dans toutes les institutions de l’État, dans les médias et dans l’opinion publique

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[Communiqué FA] Libérez notre camarade Yannis Michailidis

Libérez notre camarade Yannis Michailidis, anarchiste grec menant une grève de la faim

Il est connu pour avoir visé le Parlement à coup d’arc et de flèches durant une manifestation le 23 février 2011, mais aussi pour avoir participé à plusieurs braquages de banques pour financer les luttes révolutionnaires en Grèce.

Yannis a passé plus de 8 ans et demi en prison, et même subi de la torture. Malgré ses peines purgées, le pouvoir refuse de le libérer depuis plusieurs mois, sous prétexte qu’il refuse de renier ses engagements passés et de signer une promesse de ne jamais recommencer.

À l’issue de plusieurs procédures menées en vain par ses avocats face à l’État, Yannis a finalement débuté une grève de la faim le 23 mai dernier.

Nombreux.ses pensaient que l’État allait céder, car Yannis est dans son plein droit et aussi parce que les manifestations en son hommage prenaient de l’ampleur. Mais le pouvoir persiste et refuse de le libérer. Son dernier bulletin de santé évoque le risque d’une mort imminente.

La Fédération Anarchiste apporte son soutien à Yannis Michailidis et

condamne l’acharnement de l’État ainsi que les sanctions prises à l’égard de nos camarades grecs. Nous invitons à une solidarité internationale.

Soutien à tous les collectifs et à toutes les organisations menant la lutte pour libérer Yannis.

Crève la taule, crève le capitalisme.

Que crèvent tous les puissants et les dirigeants de ce monde.

Fédération anarchiste, 8 Juillet 2022

[Motion 80 ème Congrès] Non aux guerres, non aux impérialismes Activons la résistance internationaliste

Motion de la Fédération Anarchiste adoptée au 80ème congrès à Merlieux le 6 juin 2022.

Non aux guerres, non aux impérialismes Activons la résistance internationaliste

L’Afghanistan, la Syrie, le Yémen, le Soudan, le Sahel, la Birmanie, pour ne prendre que les exemples les plus récents… la liste est longue de ces affrontements armés, menés par les états ou instrumentalisés par eux.

L’OTAN nous est présentée comme un outil de défense des populations occidentales alors qu’elle représente le bras armé de de l’état américain sur un continent qui n’est pas le sien, l’Europe, pour étendre son emprise économique, militaire et culturelle globale.

Sa finalité n’est pas la défense des individus et des peuples mais le maintien d’un ordre capitaliste et étatique.

Ce n’est pas parce que la guerre nous est rendue particulièrement visible en Ukraine qu’elle a disparu dans le monde.

Poutine et son régime tyrannique ont envahi l’Ukraine en février 2022 mais le conflit existait déjà dans le Donbass et en Crimée depuis 2014. Parmi les causes, la nostalgie impériale soviétique (sinon tsariste) du pouvoir russe reste vive. Elle ne craint pas tant le rapprochement des Ukrainiens avec l’Union Européenne ou l’OTAN que leurs aspirations démocratiques de liberté d’expression et de réunion incarnées à tort ou à raison par l’Occident.

Les guerres sont aussi l’occasion pour les marchands d’armes de France et d’ailleurs de faire des profits et pour les belligérants d’utiliser le corps des femmes comme champ de bataille (viol, prostitution..) pour annihiler la résistance de la population.

Les guerres justifient pour les états l’augmentation des budgets militaires au détriment des budgets sociaux. Elles accélèrent la militarisation accrue des sociétés, par ailleurs déjà soumises à des répressions de plus en plus brutales. Les armes qui sont produites se retournent toujours contre nous.

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