Motion de la Fédération Anarchiste adoptée au 80ème congrès à Merlieux le 6 juin 2022.
En 2016 notre fédération publiait une motion « Ni États ni frontières, tout ce qui est humain est notre ».
Depuis cette date, non seulement rien n’a changé mais encore la situation a empirée : la guerre en Ukraine nous montre tous les jours qu’il y aurait deux catégories de migrants, « les bons et les mauvais ».
Nous dénonçons cette classification inhumaine, raciste et ignoble entre des personnes qui sont toutes victimes de l’impérialisme capitaliste. Et nous réaffirmons aujourd’hui encore notre solidarité avec toutes les personnes confrontées de façon tragique à l’existence de frontières qui permettent la circulation des capitaux et des biens et entravent celles des êtres humains, fussent-ils en danger là où le hasard les a vu naître.
Ils et elles sont chassé.es, stigmatisé.es, criminalisé.es, fiché.es, battu.es par les forces de police, rejeté.es par les institutions, accusé.es de terrorisme par des individus toujours ravis de trouver un prétexte pour maquiller leur racisme, et parfois reconduit.es à la mort sans scrupules par les gouvernements.
Motion de la Fédération Anarchiste adoptée au 80ème congrès à Merlieux le 6 juin 2022.
Contre la maltraitance des animaux !
Nous, anarchistes, dénonçons et combattons le système capitaliste. De ce système, découlent de nombreuses oppressions envers les humains mais également de la maltraitance envers les animaux.
Les animaux sont brutalisés voire torturés par ce système qui les transforme en biens commerciaux, en spéculant sur leurs vies et leurs corps. De la chasse récréative à la pêche et l’élevage industriels, de la corrida aux abattoirs de masse, en passant par les zoos et les cirques, les animaux sont maltraités et subissent des cruautés pour le seul profit économique. Quant aux tests en laboratoires, une grande majorité d’entre eux est inutile et cruelle.
Nous dénonçons fermement ces pratiques et maintenons la nécessité de combattre toute forme de cruauté. C’est pour cela que la Fédération Anarchiste dénonce et dénoncera toujours les oppressions du système capitaliste, y compris la maltraitance animale qui en découle.
Pour une société sans classes ni exploitation, et respectueuse des animaux !
(Ci dessous une version PDF et une version JPEG pour faciliter le partage)
Et le Monde Libertaire est un bi-média : le journal papier et le site internet !
Édito :
– Anare ma sœur anare, ne vois-tu rien venir ? — Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie. Et, si nous ne faisons rien, l’avenir qui merdoie… »
L’avenir est sombre, un vent mauvais semble pousser les États toujours plus à droite. Haro sur les électeurs et électrices qui ont offert le pouvoir à des Bolsonaro, Orbán, Duda ? Trop facile…
En France, au premier tour, ils et elles étaient plus de 11 millions à choisir un des trois candidats émargeant à l’extrême droite, un peu plus à choisir le président des flics qui cognent ou la candidate de la droite prête à cogner. Soit 23 millions de personnes (64,91 % des suffrages exprimés) ayant librement, délibérément souhaité donner le Pouvoir à qui leur promettait plus de rigueur, d’ordre, de contraintes. On oubliera les autres candidat·e·s…
Alors oui, manifestement il va falloir agir pour éviter la dérive vers toujours moins de libertés, toujours moins de solidarité, toujours moins de perspectives optimistes. Sombres nuages.
Et puis l’éclaircie : 8 diplômé·e·s de l’école d’ingénieur·es agronomes qui remettent en cause ce qu’on leur a présenté comme une réussite. Ce sont ensuite les normalien·ne·s de Normale sup qui se lancent dans la contestation. Le réveil ne se limite pas aux fabriques d’élite… Pas de trêve estivale pour la révolte.
Pour le Monde libertaire, si… Rendez-vous pour le numéro d’été. En attendant, bonne lecture.
Une pandémie de compassion s’est-elle abattue sur nos élites, même les plus droitières ? La solidarité s’impose-t-elle comme la nouvelle mode printemps-été ? Pas si vite !
La triste musique qui accompagne cet élan d’empathie vient nous rappeler qu’il n’y a rien à espérer de l’aréopage de réacs qui défilent devant micros et caméras. Leur toute nouvelle inclinaison charitable s’accompagne d’une condition rance : la proximité identitaire. Ces fétides personnages appellent à l’accueil des réfugié.es ukrainien.nes et seulement ukrainien.nes… pourvu qu’ils et elles ne fuient pas déjà d’autres contrées, moins à leur goût, moins blanches ou moins chrétiennes. Quand la haine se déguise en générosité.
La Fédération anarchiste reste fidèle à sa tradition d’accueil des réfugié.es d’où qu’elles et ils viennent. Nous mettrons tout en œuvre et soutiendrons toute initiative qui aura pour but de mettre à l’abri celles et ceux qui en ont besoin. Sans distinction de pays d’origine et quoi qu’en dise la loi.
Nous vomissons les frontières, nous haïssons les guerres, nous combattons le capitalisme.
Face à l’invasion russe, solidarité internationale !Stop à la guerre !
Ce matin du 24 février 2022, l’armée de Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine par la Biélorussie, la Crimée et le Donbass. Cette invasion visait certainement Kiev, toute proche de la frontière biélorusse. Plusieurs villes ont subi des tirs de missiles dont la capitale. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelinsky promet «l’Ukraine se défendra et gagnera».
Cette situation était malheureusement prévisible. La Russie a déjà montré son ambition impérialiste, notamment en Géorgie en 2008, au Moyen-Orient et en Afrique plus récemment. En Ukraine, suite au soulèvement de Maïdan à Kiev en 2014 (qui a fait fuir le président pro-russe Victor Ianoukovitch), Poutine a annexé la Crimée et aidé les séparatistes prorusses du Donbass dans l’Est (les autoproclamées « Républiques populaires » de Louhansk et Donetsk).
Dans un « Appel au peuple » télévisé du 21 février dernier, Poutine avait déclaré : « Nous prenons un morceau du Donbass, et si l’Ukraine fait des vagues (…) alors nous en prendrons encore plus. », disposant aux frontières 190 000 soldats prêts au combat.
Tous ces militaires positionnés à la frontière russo-ukrainienne ainsi qu’ en Biélorussie n’étaient pas là juste pour le Donbass et son intention était de mettre la main sur tout, ou une partie de l’Ukraine, étant pour lui une région de « L’Empire russe ».
L’Ukraine est prise dans un étau : d’un côté ses ressources sont convoitées pour renforcer le régime du Kremlin, affaibli par la crise économique et dont l’autorité a été mise à mal lors de la pandémie, de l’autre l’OTAN tente de l’attirer dans son giron.
Dans plusieurs régions du monde, les rivalités impérialistes multiplient les conflits armés, dont sont victimes les populations.
Les anarchistes combattent depuis toujours le nationalisme et le capitalisme portant en lui « la guerre comme la nuée porte l’orage », renforçant la militarisation et l’autoritarisme des États, alors que la mondialisation néolibérale se vantait d’apporter la démocratie et la paix !
Cela ne semble être que les prémices de plusieurs années de guerres ou de tensions entre les pays les plus riches, jusque là épargnés en exportant leurs conflits ailleurs. le but étant de contrôler les ressources naturelles se raréfiant tout en créant des élans nationalistes nostalgiques des anciens « empires », vision glorifiée d’un passé fantasmé, qui passe sous silence des millions de victimes innocentes, et permettant de justifier idéologiquement ces guerres auprès de leur population. L’augmentation des budgets militaires de par le monde est elle aussi une réalité significative.
Notre combat pour construire un monde basé sur la solidarité, l’entraide et l’internationalisme est plus que jamais nécessaire.
Nous appelons également, dans le monde entier, à lutter contre le capitalisme, le nationalisme, l’impérialisme ainsi que l’armée (et le SNU, en France) qui nous poussent toujours vers de nouvelles guerres.
Nous sommes solidaires de nos camarades sur place, ayant décidé de fuir ou de se battre dans les milices d’autodéfense ukrainiennes, bien que nous sachions que des forces d’extrême-droite d’idéologie fasciste et nazie (mais en large minorité, n’en déplaise à Poutine) y opèrent également depuis 2014.
La main de fer de Poutine sur l’Ukraine signifierait la destruction du mouvement anarchiste dans cette région, comme il l’a réalisé notamment à l’est de la Russie ces dernières années : tortures, prison, exécutions étant l’avenir annoncé.
Comme toujours, ce sont les plus pauvres et les plus précaires qui vont souffrir des conséquences de cette guerre, les riches renforçant leur pouvoir et leurs profits, particulièrement dans le domaine militaire.
Même si nous sommes pacifistes et opposés à tout État, quel qu’il soit, nous comprenons la nécessité de lutter pour sa survie et résister à l’oppression.
Nous appelons également à la désertion massive de toutes les casernes militaires, partout dans le monde !
Nous sommes internationalistes et pacifistes, la solidarité est notre arme !
Les relations internationales de la Fédération Anarchiste vous propose cette traduction d’un communiqué de Action Autonome Russie.
Contre les annexions et l’agression impérialiste
22 février
Hier, le 21 février, une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de Russie a eu lieu. Dans le cadre de cet acte théâtral, Poutine a forcé ses plus proches serviteurs à lui « demander » publiquement de reconnaître l’indépendance des prétendues « Républiques populaires » à l’est de l’Ukraine : la République populaire de Louhansk [RPL] et la République populaire de Donetsk [RPD].
Il est parfaitement évident qu’il s’agit d’une étape vers la poursuite de l’annexion de ces territoires par la Russie – quelle que soit la manière dont elle est formalisée (ou non) sur le plan juridique. En fait, le Kremlin cesse de considérer la LPR et la DPR comme faisant partie de l’Ukraine et en fait finalement son protectorat. « D’abord la reconnaissance de l’indépendance, puis l’annexion » : cette séquence a déjà été utilisée en 2014 en Crimée. C’est également clair de la part des stupides « réserves » de Naryshkin lors de la réunion du Conseil de sécurité : « Oui, je soutiens l’entrée de ces territoires dans la Fédération de Russie » (1). Étant donné que la réunion a été diffusée sur bande [plutôt qu’en direct] et que ces « réserves » n’ont pas été coupées, mais laissées en place, l’allusion est claire.
Dans un « Appel au peuple » le même soir, Poutine a semblé « accepter » ces demandes et a annoncé la reconnaissance de la LPR et de la DPR en tant qu’États indépendants. En fait, il a déclaré ce qui suit : « Nous prenons un morceau du Donbass, et si l’Ukraine fait des vagues, qu’elle s’en prenne à elle-même, nous ne la considérons pas du tout comme un État, alors nous en prendrons encore plus. » Selon le décret de Poutine, les troupes russes entrent déjà sur le territoire de la LPR et de la DPR. C’est un geste clair de menace envers le reste de l’Ukraine et surtout envers les parties des régions de Lougansk et de Donetsk encore contrôlées par l’Ukraine. Il s’agit d’une occupation réelle [dans le sens où, jusqu’à présent, Louhansk et Donetsk n’étaient occupés que par procuration].
Le 2 janvier dernier, un mouvement populaire sans leader identifié a éclaté au Kazakhstan ; il s’est traduit par des manifestations qui se sont très vite répandues dans tout le pays.
La hausse brutale du prix du gaz de pétrole liquéfié a été l’élément déclencheur : il sert de carburant et de chauffage dans un pays où cette ressource ne manque pas mais dont l’exportation est privilégiée, bien évidemment pas pour le bénéfice de la population. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase car la misère et la colère contre le régime autoritaire et corrompu de cette ex- République soviétique sont une réalité depuis des années, et c’est cette colère parfaitement légitime qui s’est exprimée dans la violence des confrontations avec la police.
A la demande du président Tokaïev, Moscou assisté d’autres pays alliés a envoyé des troupes au Kazakhstan pour mater la révolte populaire, et le président kazakh s’est flatté d’avoir « donné l’ordre aux forces de l’ordre et à l’armée de tirer pour tuer sans sommation ».
Comme si la chute de l’Union soviétique n’avait pas eu lieu, Poutine nous offre le même spectacle écœurant que ses prédécesseurs lors de la répression des soulèvements populaires de Budapest (1956) et de Prague (1968) ; les manifestants kazakhstanais sont traités de terroristes, et sont rapportés à ce jour plusieurs dizaines de morts, des centaines de blessés et plus de 10 000 arrestations. La légitimité de leur soulèvement est bien évidemment niée par le régime et il est accusé d’être un coup d’état fomenté depuis l’étranger, selon la rhétorique inchangée depuis l’ère soviétique.
La Fédération Anarchiste apporte son soutien total au peuple kazakhstanais dans sa lutte contre la pauvreté organisée, la corruption et l’autoritarisme du régime qui tente de l’écraser; il montre que la révolte n’a pas besoin de leader désigné ou auto proclamé pour s’exprimer, et que « qui sème la misère récolte la colère ».
Le 17 octobre 1961, des algériens se sont réunis, à Paris, pour appeler à la fin de la guerre d’Algérie et pour demander la fin de la colonisation du pays par la France. Ils n’étaient pas armés, simplement en manifestation. La police française, aux ordres du préfet Papon, couvert par l’Etat français, a, ce jour là, massacré des centaines d’algériens. Aujourd’hui encore, le nombre exact de morts n’est pas connu, toujours sous le sceau d’un secret malsain et volontaire.
60 ans après, la défiance envers les populations reliées dans l’imaginaire collectif à l’Afrique du nord, est de retour dans le discours médiatiques, portée par les nostalgiques d’une époque révolue, où la France avait ses Colonies et où elle rayonnait par l’oppression de millions de personnes dans le monde.
Chaque année dans le monde, plusieurs dizaines de milliers de femmes meurent de ne pas pouvoir avorter dans des conditions sécurisées, soit du fait de l’interdiction de l’IVG sur leurs lieux de vie, soit des freins mis dans des pays où l’IVG est légal, mais entravé par des décisions de justice ou un manque de financement.
Dans ce cadre, la Fédération Anarchiste défend que l’IVG est un droit universel, fondamental et personnel qui doit être accessible à toutes les personnes concernées dans le monde !
Face à notre monde capitaliste, patriarcal et aux frontières qui enserrent les populations, nous exigeons des mesures d’urgence.
D’abord que le droit à l’IVG soit garanti par des moyens humains et financiers partout.
Pour celles qui n’y auraient pas accès pour des raisons religieuses, juridiques ou autres, nous demandons la création en urgence d’un visa automatique pour soins médicaux, couplé à des aides matérielles, pour permettre que celles qui le souhaitent puissent avorter dans les pays où cela est autorisé.
La Fédération Anarchiste est aux côtés de celles et ceux qui luttent pour que ce droit soit accessible partout, pour que l’éducation aux sexualités soit dispensée à toutes et tous. Les avancées récentes dans plusieurs pays sont le fruit de ces luttes, menées sans relâche et avec force.
Nous luttons pied à pied contre les religions, les États et tout ceux qui souhaitent dicter aux femmes ce qu’elles doivent faire de leur corps.
Nous appelons à participer à toutes les initiatives autour de la date du 28 septembre 2021, journée mondiale du Droit à l’Avortement.
Les Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d’éviter la prison, une nouvelle menace d’une ampleur sans précédent plane au-dessus du groupe. Un procès kafkaïen attend Giorgos et Nikos le 13 octobre prochain, sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut coûter la prison à vie à ces deux militants politiques. Leur groupe, pourtant irréprochable et exemplaire, est manifestement devenu trop gênant. Une nouvelle mobilisation internationale s’impose.
Les faits : le 7 juin 2016, un trafiquant de drogue est exécuté à Athènes, dans le quartier d’Exarcheia. Cette exécution est revendiquée par un collectif d’autodéfense appelé « Milice du peuple armé » qui déclare que le trafiquant de drogue avait un comportement violent, menaçant et dangereux à Exarcheia, à la fois envers les membres du mouvement social et les habitants du quartier.