Les milliers d’hectares partis en fumées du fait des incendies d’une ampleur presque inédite en France ne sont pas le fruit du hasard ou de la mal chance.
Le fait qu’en France il n’y ait pas de morts ne cache pas qu’ailleurs dans le monde des personnes aient perdu la vie et qu’ici et ailleurs des milliers de personnes ont perdu des biens précieux, allant jusqu’à leurs domiciles.
Mais nous pouvons l’affirmer : c’est bien l’activité humaine, en particulier celle liée au Capitalisme qui est la cause de tout cela.
La gestion des forêts ne répond plus aujourd’hui à une logique de préservation mais bien de captation du bois pour un profit maximal pour les propriétaires et les sociétés de la filière bois. Elles sont plantées en dépit du bon sens, accumulant des essences d’arbres fortement inflammables, sans créer de zone tampon en cas d’incendie.
Motion de la Fédération Anarchiste adoptée au 80ème congrès à Merlieux le 6 juin 2022.
Non aux guerres, non aux impérialismes Activons la résistance internationaliste
L’Afghanistan, la Syrie, le Yémen, le Soudan, le Sahel, la Birmanie, pour ne prendre que les exemples les plus récents… la liste est longue de ces affrontements armés, menés par les états ou instrumentalisés par eux.
L’OTAN nous est présentée comme un outil de défense des populations occidentales alors qu’elle représente le bras armé de de l’état américain sur un continent qui n’est pas le sien, l’Europe, pour étendre son emprise économique, militaire et culturelle globale.
Sa finalité n’est pas la défense des individus et des peuples mais le maintien d’un ordre capitaliste et étatique.
Ce n’est pas parce que la guerre nous est rendue particulièrement visible en Ukraine qu’elle a disparu dans le monde.
Poutine et son régime tyrannique ont envahi l’Ukraine en février 2022 mais le conflit existait déjà dans le Donbass et en Crimée depuis 2014. Parmi les causes, la nostalgie impériale soviétique (sinon tsariste) du pouvoir russe reste vive. Elle ne craint pas tant le rapprochement des Ukrainiens avec l’Union Européenne ou l’OTAN que leurs aspirations démocratiques de liberté d’expression et de réunion incarnées à tort ou à raison par l’Occident.
Les guerres sont aussi l’occasion pour les marchands d’armes de France et d’ailleurs de faire des profits et pour les belligérants d’utiliser le corps des femmes comme champ de bataille (viol, prostitution..) pour annihiler la résistance de la population.
Les guerres justifient pour les états l’augmentation des budgets militaires au détriment des budgets sociaux. Elles accélèrent la militarisation accrue des sociétés, par ailleurs déjà soumises à des répressions de plus en plus brutales. Les armes qui sont produites se retournent toujours contre nous.
Motion de la Fédération Anarchiste adoptée au 80ème congrès à Merlieux le 6 juin 2022.
En 2016 notre fédération publiait une motion « Ni États ni frontières, tout ce qui est humain est notre ».
Depuis cette date, non seulement rien n’a changé mais encore la situation a empirée : la guerre en Ukraine nous montre tous les jours qu’il y aurait deux catégories de migrants, « les bons et les mauvais ».
Nous dénonçons cette classification inhumaine, raciste et ignoble entre des personnes qui sont toutes victimes de l’impérialisme capitaliste. Et nous réaffirmons aujourd’hui encore notre solidarité avec toutes les personnes confrontées de façon tragique à l’existence de frontières qui permettent la circulation des capitaux et des biens et entravent celles des êtres humains, fussent-ils en danger là où le hasard les a vu naître.
Ils et elles sont chassé.es, stigmatisé.es, criminalisé.es, fiché.es, battu.es par les forces de police, rejeté.es par les institutions, accusé.es de terrorisme par des individus toujours ravis de trouver un prétexte pour maquiller leur racisme, et parfois reconduit.es à la mort sans scrupules par les gouvernements.
Les destructions de notre environnement, de nos conditions de vie, des conditions de travail et, au fond, de ce qui fait de nous des humains, ne seront pas contrées par une simple réforme, par un capitalisme « assagit » ou toute autre vaine promesse politicienne.
Pour nous, anarchistes, la notion de travail porte en elle les symptômes d’un mal être. A l’opposé de l’activité, qui peut être librement consentie pour le bien de la collectivité, le travail est toujours lié à une contrainte et à une subordination qui sont inacceptables.
Si le contrat de travail est censé imposer des obligations aux exploiteurs, autrement appelés patrons, ils savent très bien ne pas les respecter et sont protégés par l’État . Si ce contrat est donc une forme de protection comparé aux personnes subissant l’esclavage, cela peut-être vu comme une étape vers un peu de sécurité mais certainement pas l’aboutissement de la lutte ! Il n’y a point de liberté sous le joug du Travail.
Cette « valeur travail », partagée de la droite la plus réactionnaire à la gauche la plus radicale, est au cœur de notre servitude . Elle est ce qui creuse les inégalités, qui hiérarchise la société et qui instaure un contrôle social selon qu’une personne rapporte et apporte à la société.
Pour nous, anarchistes, il faut inverser les choses !
Aujourd’hui, le capitalisme et tout ce qui le sert, autant dire quasiment toutes les entreprises, créent des besoins factices à l’aide de la publicité et d’autres outils de manipulation pour nous faire consommer et donc faire du fric, avec toutes les conséquences que cela engendre (exploitation des humains, exploitation des ressources, guerres…).
A l’opposé, nous pensons et portons la nécessité de définir collectivement les besoins et de mettre en œuvre la production dans un esprit de moindre nuisance sur l’ensemble de l’environnement.
Le 1 er mai, au delà du folklore qu’il est devenu en France, est une date importante : elle trouve son origine dans la commémoration de la mort des anarchistes condamnés en 1886, suite à l’attentat de Haymarket Square à Chicago.
Leurs noms : Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg.
Les quatre premiers moururent pendus par l’État américain, le dernier s’étant suicidé en prison, tous réhabilités quelques années plus tard.
Huit arrestations, cing condamnations à mort, le tout pour protéger l’Etat et le Capital.
Pensez-vous que ces gens rêvaient d’un capitalisme « planifié » ou « vert » ? Ou plutôt militaient-ils pour la mort du capitalisme afin de construire une société anarchiste ? Qu’importe que les mouvements qui souhaitent le maintenir , contrôlé par l’Étatou régulé par le marché, jouent le jeu de cette journée pour la dévoyer : le 1er mai est la journée internationale des travailleuses et travailleurs pour l’abolition du salariat ! Et de fait, mort au Capital.
Les anarchistes ne souhaitent pas réformer le Travail, domestiquer le Capital et pas plus déléguer le Pouvoir à quelques-uns. C’est une refonte radicale de la société humaine que nous portons.
Les objectifs de la Fédération Anarchiste sont clairs. Les anarchistes luttent pour une société libre, sans classe ni État, avec comme buts premiers :
Une pandémie de compassion s’est-elle abattue sur nos élites, même les plus droitières ? La solidarité s’impose-t-elle comme la nouvelle mode printemps-été ? Pas si vite !
La triste musique qui accompagne cet élan d’empathie vient nous rappeler qu’il n’y a rien à espérer de l’aréopage de réacs qui défilent devant micros et caméras. Leur toute nouvelle inclinaison charitable s’accompagne d’une condition rance : la proximité identitaire. Ces fétides personnages appellent à l’accueil des réfugié.es ukrainien.nes et seulement ukrainien.nes… pourvu qu’ils et elles ne fuient pas déjà d’autres contrées, moins à leur goût, moins blanches ou moins chrétiennes. Quand la haine se déguise en générosité.
La Fédération anarchiste reste fidèle à sa tradition d’accueil des réfugié.es d’où qu’elles et ils viennent. Nous mettrons tout en œuvre et soutiendrons toute initiative qui aura pour but de mettre à l’abri celles et ceux qui en ont besoin. Sans distinction de pays d’origine et quoi qu’en dise la loi.
Nous vomissons les frontières, nous haïssons les guerres, nous combattons le capitalisme.
Face à l’invasion russe, solidarité internationale !Stop à la guerre !
Ce matin du 24 février 2022, l’armée de Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine par la Biélorussie, la Crimée et le Donbass. Cette invasion visait certainement Kiev, toute proche de la frontière biélorusse. Plusieurs villes ont subi des tirs de missiles dont la capitale. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelinsky promet «l’Ukraine se défendra et gagnera».
Cette situation était malheureusement prévisible. La Russie a déjà montré son ambition impérialiste, notamment en Géorgie en 2008, au Moyen-Orient et en Afrique plus récemment. En Ukraine, suite au soulèvement de Maïdan à Kiev en 2014 (qui a fait fuir le président pro-russe Victor Ianoukovitch), Poutine a annexé la Crimée et aidé les séparatistes prorusses du Donbass dans l’Est (les autoproclamées « Républiques populaires » de Louhansk et Donetsk).
Dans un « Appel au peuple » télévisé du 21 février dernier, Poutine avait déclaré : « Nous prenons un morceau du Donbass, et si l’Ukraine fait des vagues (…) alors nous en prendrons encore plus. », disposant aux frontières 190 000 soldats prêts au combat.
Tous ces militaires positionnés à la frontière russo-ukrainienne ainsi qu’ en Biélorussie n’étaient pas là juste pour le Donbass et son intention était de mettre la main sur tout, ou une partie de l’Ukraine, étant pour lui une région de « L’Empire russe ».
L’Ukraine est prise dans un étau : d’un côté ses ressources sont convoitées pour renforcer le régime du Kremlin, affaibli par la crise économique et dont l’autorité a été mise à mal lors de la pandémie, de l’autre l’OTAN tente de l’attirer dans son giron.
Dans plusieurs régions du monde, les rivalités impérialistes multiplient les conflits armés, dont sont victimes les populations.
Les anarchistes combattent depuis toujours le nationalisme et le capitalisme portant en lui « la guerre comme la nuée porte l’orage », renforçant la militarisation et l’autoritarisme des États, alors que la mondialisation néolibérale se vantait d’apporter la démocratie et la paix !
Cela ne semble être que les prémices de plusieurs années de guerres ou de tensions entre les pays les plus riches, jusque là épargnés en exportant leurs conflits ailleurs. le but étant de contrôler les ressources naturelles se raréfiant tout en créant des élans nationalistes nostalgiques des anciens « empires », vision glorifiée d’un passé fantasmé, qui passe sous silence des millions de victimes innocentes, et permettant de justifier idéologiquement ces guerres auprès de leur population. L’augmentation des budgets militaires de par le monde est elle aussi une réalité significative.
Notre combat pour construire un monde basé sur la solidarité, l’entraide et l’internationalisme est plus que jamais nécessaire.
Nous appelons également, dans le monde entier, à lutter contre le capitalisme, le nationalisme, l’impérialisme ainsi que l’armée (et le SNU, en France) qui nous poussent toujours vers de nouvelles guerres.
Nous sommes solidaires de nos camarades sur place, ayant décidé de fuir ou de se battre dans les milices d’autodéfense ukrainiennes, bien que nous sachions que des forces d’extrême-droite d’idéologie fasciste et nazie (mais en large minorité, n’en déplaise à Poutine) y opèrent également depuis 2014.
La main de fer de Poutine sur l’Ukraine signifierait la destruction du mouvement anarchiste dans cette région, comme il l’a réalisé notamment à l’est de la Russie ces dernières années : tortures, prison, exécutions étant l’avenir annoncé.
Comme toujours, ce sont les plus pauvres et les plus précaires qui vont souffrir des conséquences de cette guerre, les riches renforçant leur pouvoir et leurs profits, particulièrement dans le domaine militaire.
Même si nous sommes pacifistes et opposés à tout État, quel qu’il soit, nous comprenons la nécessité de lutter pour sa survie et résister à l’oppression.
Nous appelons également à la désertion massive de toutes les casernes militaires, partout dans le monde !
Nous sommes internationalistes et pacifistes, la solidarité est notre arme !
Le week-end du 12 et 13 février 2022 a été marqué par la mobilisation du « convoi de la liberté », comme nommé par les participantes et participants eux-mêmes.
Quoique nous pensions des tenants et aboutissants portés par ce mouvement, c’est sur la réaction de l’État que nous allons nous arrêter aujourd’hui.
La répression violente des mouvements sociaux s’est accentuée ces dernières années. Nous n’avons pas oublié les victimes des exactions policières lors des mouvements des Gilets Jaunes, des Free Party et autres. Décès, mutilations, violences gratuites de la part des forces du désordres, la liste est longue.
La police se sent pousser des ailes ces derniers temps, en particulier parce qu’elle est soutenue par l’Exécutif, que ce soit la présidence de la République ou le ministre de l’Intérieur.
Ce week-end a été l’occasion de monter encore d’un cran avec un défilé de moyens militarisés avant l’arrivée des manifestants. Nous avons pu voir des véhicules blindés et des hommes surarmés être exposés par la préfecture de Paris, sous ordre nous n’en doutons pas, comme dans n’importe quelle dictature autoritaire ou militaire.
Comment ne pas être saisi par les images des ces colonnes d’engins qui défilent dans les rues de la capitale ? Comment ne pas y voir une volonté de tenir les gens tranquilles par la peur de la matraque et de la répression avec des moyens largement disproportionnés ? Et qui fait cela dans le monde si ce ne sont les dirigeants de pays reconnus comme n’étant pas des démocraties libérales ?
Face à ce basculement, la Fédération Anarchiste ne peut rester sans rien dire. Nous dénonçons cette militarisation de nos vies et nous le disons haut et fort : « Blindés, cassez-vous ! ». Nous ne pourrons jamais nous résigner à vivre sous le diktat d’une force de police surarmée. Nous appelons à la plus vive résistance et à la plus grande des vigilances face à la monté de cet autoritarisme matraqueur.
Les relations extérieures de la Fédération Anarchiste
Bientôt deux ans maintenant que nos vies sont affectées par la pandémie du Covid-19. En France, le gouvernement a décrété que nous étions « en guerre » et a confié la gestion de cette épidémie à un « Conseil de Défense ». Une gestion n’ayant qu’un but : garantir la stabilité économique du pays, quoiqu’il en coûte. Le maintien des écoles ouvertes à tout prix, considérées comme les garderies des enfants de travailleuses et travailleurs, est un bon exemple : il est démontré aujourd’hui par la vague du variant omicron, et avant lui delta, que l’école est un vecteur énorme de dissémination du virus.
A la place de la sauvegarde de vies humaines, c’est un compromis mortifère qui a été préféré pour ne pas entraver les profits du capitalisme mondial. L’activité économique a été consolidée par l’instauration d’un pass sanitaire, devenu aujourd’hui vaccinal. Garant d’une marche forcée vers le travail, manœuvre détournée pour une obligation à la vaccination, le pass exempte le gouvernement d’une quelconque pédagogie envers ceux qu’il devrait protéger. Ces pass successifs cachent la destruction pernicieuse des services hospitaliers, amorcée depuis des années. Ils cachent le coût des masques, toujours payants, alors qu’ils sont un bien de première nécessité durant cette pandémie. Ils cachent la complaisance envers les Big Pharma qui détiennent les brevets des vaccins et s’enrichissent sur la fatalité d’une maladie.
Ces pass occultent l’incapacité d’une gestion réellement efficace et claire d’une crise sanitaire et imposent dans notre quotidien les outils d’une gestion technologique massive des populations. Nous ne nous laisserons pas enfermer dans une société du contrôle permanent.
Nous appelons à la levée des brevets et la distribution généralisée de vaccins afin de permettre à toutes et tous de se protéger . Nous appelons à la gratuité des masques pour toutes et tous. Nous appelons à un droit absolu à l’isolement pour celles et ceux qui le désirent, sans perte de revenu. Nous choisirons toujours les vies sauvées à l’économie florissante.
La Fédération Anarchiste rejette le pass vaccinal comme elle avait rejeté le pass sanitaire. Nous appelons à une gestion responsable et collective de la pandémie. Nous rejetons la technocratisation et l’autoritarisme de cette société et appelons à une réinvention de nos modes de vie.
Les Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
31-01-2022 En pleine campagne présidentielle il est toujours bon de désigner des « ennemis intérieurs » et de montrer du doigt ceux qui posent résistance face à la supercherie électoraliste .
Le ministre de l’intérieur Darmanin a donc allumé un feu en semblant demander la dissolution du média militant Nantes Révolté et du groupe militant qui le fait vivre.
Nous ne sommes pas dupes du petit jeu de billard à trois bandes initié par ce ministre qui sert là la campagne du candidat Macron, en cherchant d’un côté à relancer le fantasme de « l’ultra-gauche » et de l’autre à entacher tous ceux qui se trouvent à la gauche de La République En Marche.
L’utilisation des outils de l’État pour museler les dissidents qui pourraient le déstabiliser n’est pas neuf, c’est même au cœur de ce qu’est l’État, et c’est pour cela que nous, anarchistes, voulons nous en débarrasser.
Sans partager tout ce que prône ou partage Nantes Révoltée, avec qui nous pouvons avoir des visions divergentes, nous leur apportons notre soutien et nous appelons à ce que le fantasme de leur dissolution n’en reste qu’à l’épiphénomène médiatique créé pour relancer une campagne électorale moribonde.
S’attaquer à une média d’information dans cette période en dit long sur la vision du pluralisme et de la liberté d’expression portée par ce gouvernement.
Depuis le 23/09, sept militants antifascistes lyonnais sont poursuivis par le parquet de Lyon pour une altercation avec les intégristes catholiques du groupe Civitas, un groupe qui prône l’instauration d’un régime théocratique en France avec la reconnaissance du catholicisme comme seule « véritable religion ». Cette altercation a eu lieu lors d’une marche contre le pass sanitaire, manifestation que ces groupes d’extrême-droite tentent de récupérer afin de diffuser leur idées nauséabondes (racisme, antisémitisme, islamophobie, homophobie, transphobie)
Sur les sept inculpés, quatre ont été immédiatement incarcérés après leur garde-à-vue suite à leur passage devant le JLD et trois sont soumis à un strict contrôle judiciaire.
Plusieurs éléments dans l’attitude de la Justice et du Parquet nous interpellent :
Malgré l’absence de plainte et d’ITT de la part des militants de Civitas, et alors que ces derniers se situent plutôt du côté des habitués du coup de poing et des agressions que de celui des victimes (comme l’illustre le cas d’ Alexandre Gabriac, ancien fondateur des Jeunesses Nationalistes, dissoutes par le gouvernement, condamné par la justice à plusieurs reprises, et actuellement cadre important de Civitas), le Parquet s’autosaisit et mène une enquête entièrement à charge contre les militants antifascistes : aucun des militants de Civitas n’a été officiellement convoqué ni auditionné pour s’expliquer sur l’altercation. Par contre, la Police les a bien contactés, sans que l’on puisse comprendre les liens entre les enquêteurs et Civitas, ni même qui a été contacté. Le caractère exceptionnel de la procédure : une comparution à délai différé. Créée en 2019, cette procédure rarement utilisée garantit une justice expéditive et un passage obligatoire devant le JLD à l’issue de la garde-à-vue, qui peut alors incarcérer ou placer sous contrôle judiciaire, sans preuve ni jugement. Lors de son troisième passage devant une JLD le mardi 26 octobre pour demander une mise en liberté (refusée), l’un des camarades incarcéré a eu droit à des interventions étonnantes de la part du Procureur et de la Juge. Le Procureur a en effet apparenté un militant de Civitas à un représentant de l’autorité publique. Quant à la juge, pour justifier – entre autres choses – le maintien en détention, elle a considéré que notre camarade était l’auteur de violences discriminatoires liée à l’appartenance supposée du ou des militants de Civitas à la mouvance d’extrême-droite. Pour finir, ce même camarade s’est vu proposer en prison un stage de déradicalisation ! Le Parquet, les juges et l’administration pénitentiaire n’ont visiblement plus peur de rien.