LE MONDE LIBERTAIRE N°1847
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Edito :
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Edito :
01.07.2022
Depuis le 24 février, nous avons souvent débattu, entre nous et avec des camarades de divers pays, de la situation en Europe. Qu’est-ce qui a déclenché la guerre ? Comment a-t-elle changé les perspectives politiques dans la région et, notamment, celles de la Biélorussie ? Que pensons-nous de l’OTAN ? Est-il possible, tout en restant anarchistes, de s’engager dans les forces armées de l’État ? Enfin, que devons-nous faire dans le contexte de la guerre, en tant que diaspora en Pologne ? Nous avons élaboré une position collective sur ces questions, qui sont exposées dans le texte suivant.
Point de vue général sur la situation
Nous pensons que c’est une erreur de parler du conflit comme d’une guerre par procuration entre la Russie et l’OTAN. A ce stade, c’est la guerre du peuple ukrainien contre l’invasion de la Russie. Cette vision est étayée par deux arguments :
1) L’idée d’une guerre par procuration implique que l’État ukrainien et le peuple ukrainien ne soient que des « marionnettes de l’Occident ». En réalité, l’Ukraine a son propre gouvernement. Sans compter que nous, en tant qu’anarchistes, nous efforçons toujours de veiller à la volonté des faibles et des opprimés, cette administration a fait ses preuves. Aujourd’hui, nous savons qu’au tout début de la guerre, les dirigeants politiques occidentaux étaient convaincus du succès imminent de la Russie. Par conséquent, par exemple, il n’y avait pas de solides fournitures d’armes et Biden avait proposé l’évacuation de Zelensky. « Le Grand du Monde » avait tout décidé à l’avance, mais la volonté du peuple ukrainien a brisé ses plans.
2) La participation active de la population est la seconde composante du concept de « guerre populaire ». Du côté de la Russie, c’est une armée professionnelle qui se bat avec le soutien passif de la majorité de la population. Côté ukrainien, toute la société a fait bloc et participe activement à la résistance. C’est ce que confirment de nombreuses études ainsi que les faits depuis l’augmentation des dons jusqu’aux fonds envoyés pour les besoins des militaires et aux longues files d’attente des volontaires pour rejoindre en masse la milice. En outre, cette cohésion sociale n’est pas le résultat de la propagande militaire mais une réponse naturelle à une invasion armée, le souhait de protéger sa vie et sa sécurité physique, ainsi que les libertés politiques obtenues dans les luttes précédentes. C’est donc le peuple ukrainien qui dicte sa position aux autorités plutôt que l’inverse.
Sur les causes de la guerre
Le Kremlin nous vend l’agression comme un combat contre le nazisme ukrainien mais ce n’est qu’un écran de fumée idéologique. La domination de l’extrême droite en Ukraine est largement exagérée. Elle avait été prépondérante dans les rues et était représentée dans certains organes de l’État mais ce sont forces démocratiques libérales qui ont exercé une influence écrasante dans toutes les institutions de l’État, dans les médias et dans l’opinion publique
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Lire la suiteLibérez notre camarade Yannis Michailidis, anarchiste grec menant une grève de la faim
Il est connu pour avoir visé le Parlement à coup d’arc et de flèches durant une manifestation le 23 février 2011, mais aussi pour avoir participé à plusieurs braquages de banques pour financer les luttes révolutionnaires en Grèce.
Yannis a passé plus de 8 ans et demi en prison, et même subi de la torture. Malgré ses peines purgées, le pouvoir refuse de le libérer depuis plusieurs mois, sous prétexte qu’il refuse de renier ses engagements passés et de signer une promesse de ne jamais recommencer.
À l’issue de plusieurs procédures menées en vain par ses avocats face à l’État, Yannis a finalement débuté une grève de la faim le 23 mai dernier.
Nombreux.ses pensaient que l’État allait céder, car Yannis est dans son plein droit et aussi parce que les manifestations en son hommage prenaient de l’ampleur. Mais le pouvoir persiste et refuse de le libérer. Son dernier bulletin de santé évoque le risque d’une mort imminente.
La Fédération Anarchiste apporte son soutien à Yannis Michailidis et
condamne l’acharnement de l’État ainsi que les sanctions prises à l’égard de nos camarades grecs. Nous invitons à une solidarité internationale.
Soutien à tous les collectifs et à toutes les organisations menant la lutte pour libérer Yannis.
Crève la taule, crève le capitalisme.
Que crèvent tous les puissants et les dirigeants de ce monde.
Fédération anarchiste, 8 Juillet 2022
Télécharger :
Le 2 janvier dernier, un mouvement populaire sans leader identifié a éclaté au Kazakhstan ; il s’est traduit par des manifestations qui se sont très vite répandues dans tout le pays.
La hausse brutale du prix du gaz de pétrole liquéfié a été l’élément déclencheur : il sert de carburant et de chauffage dans un pays où cette ressource ne manque pas mais dont l’exportation est privilégiée, bien évidemment pas pour le bénéfice de la population. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase car la misère et la colère contre le régime autoritaire et corrompu de cette ex- République soviétique sont une réalité depuis des années, et c’est cette colère parfaitement légitime qui s’est exprimée dans la violence des confrontations avec la police.
A la demande du président Tokaïev, Moscou assisté d’autres pays alliés a envoyé des troupes au Kazakhstan pour mater la révolte populaire, et le président kazakh s’est flatté d’avoir « donné l’ordre aux forces de l’ordre et à l’armée de tirer pour tuer sans sommation ».
Comme si la chute de l’Union soviétique n’avait pas eu lieu, Poutine nous offre le même spectacle écœurant que ses prédécesseurs lors de la répression des soulèvements populaires de Budapest (1956) et de Prague (1968) ; les manifestants kazakhstanais sont traités de terroristes, et sont rapportés à ce jour plusieurs dizaines de morts, des centaines de blessés et plus de 10 000 arrestations. La légitimité de leur soulèvement est bien évidemment niée par le régime et il est accusé d’être un coup d’état fomenté depuis l’étranger, selon la rhétorique inchangée depuis l’ère soviétique.
La Fédération Anarchiste apporte son soutien total au peuple kazakhstanais dans sa lutte contre la pauvreté organisée, la corruption et l’autoritarisme du régime qui tente de l’écraser; il montre que la révolte n’a pas besoin de leader désigné ou auto proclamé pour s’exprimer, et que « qui sème la misère récolte la colère ».
Fédération anarchiste
Le 10 janvier 2022
Plus d’un an a passé depuis le début des manifestations historiques réclamant la fin de la dictature de Loukashenko.
Contre vents et marées, des centaines de milliers de personnes ont rejoint cette lutte collective.
Que ça soit par des marches ou par des actes solitaires de sabotage, nous avons tous.tes contribué à la lutte collective pour se libérer de la tyrannie.
Un an plus tard, nombre d’entre nous ont été emprisonné.es, plus encore ont dû fuir et essaient de vivre dans d’autres pays. Mais même dans cette situation, nous continuons à nous organiser et à résister face au régime. En Biélorussie, il y a encore des petites manifestations régulières. Les groupes auto-organisés dans les diasporas mobilisent les migrants politiquement actifs.
Tenons-nous informés et ne laissons rien passer
C’est l’État narco-paramilitaire qui va tomber – 28 avril 2021
Les inégalités structurelles en Colombie
La Colombie fait partie des 15 États les plus inégaux au monde, et en Amérique Latine elle occupe malheureusement la première place. Dans la société colombienne, la terre et les richesses, tout comme les postes d’élus et les médias de masse, sont détenus par une petite partie de la population. En conséquence, c’est 42.5% de la population qui se trouve en situation de pauvreté et de grande précarité, vivant avec une moyenne de 72€ par mois. Cette situation dure depuis des années et a encore empirée avec la pandémie de covid-19. La majorité de la population lutte chaque jour pour vivre dignement, pour manger, avoir un logement, accéder à la santé et à l’éducation.
Déjà 10 jours de mobilisation
C’est dans ce contexte que le gouvernement national, sous la houlette du Président Ivan Duque, a souhaité faire passer une réforme fiscale pour que les dettes issues de la pandémie soient payées par les classes moyennes et populaires, sans imposer fortement les personnes les plus riches du pays. C’est face à cette réforme en temps de pandémie que le 28 avril a été déclarée une grève nationale et qu’a commencé un processus de mobilisation sociale qui dure depuis 10 jours déjà. Bien que la pression populaire ait été suffisamment forte pour que la réforme fiscale soit abandonnée, le peuple colombien poursuit la mobilisation concernant les choix politiques néolibéraux et inégalitaires dans les domaines de la santé, des retraites et du travail.
Criminaliser et délégitimer la mobilisation sociale