[communiqué Groupe] Pas d’aéroport mais l’Etat veut casser les alternatives

Les membres du groupe Graine d’Anar se réjouissent de l’abandon de l’aéroport de Notre Dames des Landes, cela confirme une fois de plus (à celles et ceux qui en douteraient encore) que les luttes, lorsqu’elles tiennent dans le temps, peuvent faire plier même l’État.

C’est en effet une bonne nouvelle mais elle n’est qu’une partie de ce que portait la ZAD.

Pour mémoire, voici les attentes exprimées par les habitants de la ZAD,  issues d’un texte collectif signé par un nombre impressionnant d’individu.e.s, d’associations et de groupes et partis politiques :
– La nécessité pour les paysan-ne-s et habitant-e-s expropriés de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite.
– Le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu’à en prendre en soin.
– Une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad par le mouvement dans toute sa diversité – paysans, naturalistes, riverains, associations, anciens et nouveaux habitants.

Graine d’Anar prend note de cela, et trouve dans ces idées des envies d’avenir différentes de « l’uberisation », le chacun /chacune pour soi et le capitalisme porté par Macron et sa cours, comme le faisaient déjà ses prédécesseurs.

Nous n’oublions pas les nombreuses provocations policières, la tentative d’expulsion d’une violence folle pendant « l’opération César », les blessé.e.s, le harcèlement permanent, les violences verbales et physiques. Nous pensons aussi aux assignations à domiciles, aux contrôles fiscaux téléguidés, etc… Plusieurs membres de notre groupe sont allés sur les lieux et ont pu témoigner de ce qui en retourne. Nous avons aussi des liens forts avec les collectifs locaux de soutien à Notre Dame des Landes. Nous ne fermerons les yeux ni sur le passé, ni sur le présent.

Nous savons que se profile une volonté de l’État de tuer dans l’œuf les alternatives mises en place dans la ZAD et de réaffirmer son autorité, l’État de droit comme ils disent. Pensez donc : un monde de partage, sans argent, où les décisions se prennent le plus horizontalement possible et où la propriété privée est mise en question et perspective, c’est trop ! Cela irait même vers l’anarchie, de quoi faire dresser sur la tête les cheveux de quelques ministres !

Parce que dans la ZAD a su se mettre en place un autre avenir que celui rêvé par les exploiteurs et les nantis, elle doit être détruite et cassée par l’État qui les protège. Comme toujours ce dernier est là pour casser l’autonomie, l’entraide et la vie paisible.

Si le capitalisme et son développement  ont été mis à mal à Notre Dame des Landes, que ferons-nous lorsqu’il se développera à Nantes, à Rennes par l’agrandissement des aéroports ?

Face à cela, nous ne laisserons pas faire. La lutte contre l’aéroport a été une victoire, reste la lutte contre son monde. Bref, le plus dur reste à faire, restons solidaires et déterminé.e.s ! Les ZAD doivent vivre ! Longue vie aux ZAD et que la résistance tienne ! Nous en serons !

Le groupe Graine d’Anar de Lyon,  janvier 2017